L’affaire Chantale Daigle remonte à une décision de la Cour suprême du Canada le 8 août 1989. À l’époque la femme a eu besoin de faire reconnaître juridiquement que le fœtus qu’elle portait n’avait pas le statut légal d’une personne au Canada tant du côté des lois canadiennes que du Code civil du Québec.
Alors que Chantale Daigle avait perdu les première et deuxième instances contre son ex-conjoint Jean-Guy Tremblay, les juges de la Cour suprême furent rappelés de vacances en plein été pour entendre la cause. Même si la femme s’était finalement fait avorter, les juges ont décidé d’entendre la cause malgré tout, vu l’importance capitale qu’elle soulevait. La Cour suprême du Canada se prononce finalement alors à l’unanimité en faveur de Daigle.
L’une des conséquences directes du jugement est qu’il est impossible pour une personne d’invoquer la protection des droits du fœtus pour obtenir une injonction afin d’empêcher un avortement.
Inspirée par cette histoire, la journaliste Noémi Mercier a préparé un documentaire relatant les dessous de l’affaire Chantale Daigle.
En entretien avec Catherine Beauchamp et Patrick Lagacé, écoutez la journaliste aborder ce que le documentaire peut faire que la fiction ne peut pas et les coulisses de la mobilisation de cette cause.
À noter que Jean-Guy Tremblay a finalement purgé 5 ans de prison pour violence conjugale de 2005 à 2010 et a été déclaré délinquant à contrôler par la justice après avoir été condamné 14 fois pour agression, séquestration et harcèlement, le documentaire nous fait plonge dans un univers où les hommes abuseurs ont le contrôle sur les femmes et où la violence conjugale prédominait constamment. Jusqu’à la victoire de Chantale Daigle qui a été un premier pas vers des changements sociaux majeurs.