Le décrochage scolaire coûte environ 14 milliards de dollars par année, révèle mercredi une étude d’un économiste de l’Université du Québec à Trois-Rivières.
Frédéric Laurin, le professeur en question, et Samuel Carrier, président du Regroupement des organismes communautaires québécois de lutte au décrochage et directeur général de l’organisme Je Passe partout à Montréal, discutent de cette situation, mercredi, au micro de Luc Ferrandez.
Frédéric Laurin explique d'abord les deux aspects de cette «perte économique» que démontre son étude. «La première chose, c'est qu'en moyenne, un décrocheur fait beaucoup moins de salaires sur sa carrière. En moyenne, c'est entre 8 700 $ et 19 700 $ par année de moins. Je considère ça comme une perte globale de PIB.»
En somme, le montant atteindrait approximativement 3,8 milliards de dollars. Ensuite, le professeur explique que ces personnes impliquent des coûts supplémentaires pour les différents paliers de gouvernement, tant au municipal, au provincial qu'au fédéral.
«Un décrocheur, c'est moins de recettes d'impôt, parce qu'ils font en moyenne un plus petit salaire, 7,6% de taux de chômage pour les décrocheurs, alors que c'est 4,5% au Québec, puisqu'on est en pénurie de main-d'œuvre. Il y a des coûts de santé supérieurs, car les décrocheurs ont plus de risques de problèmes de santé physique et mentale. Il y a plus de pauvreté, donc ça implique des coûts d'aide sociale, puis en moyenne plus de criminalité, d'incarcération, de prison pour les décrocheurs, ce qui représente aussi un coût pour le gouvernement.»
Écoutez l'intervention de Samuel Carrier...