Le réalisateur québécois Érik Canuel est décédé samedi à l’âge de 63 ans. Il luttait depuis sept ans contre un myélome multiple; il a finalement été emporté par une leucémie à plasmocytes secondaire fulgurante.
Ses oeuvres cinématographiques ont fait rayonner le cinéma québécois par leur signature unique, que l’on pense à La Loi du Cochon, Nez Rouge, Le Survenant, Le Dernier Tunnel, sans oublier, bien sûr, Bon Cop Bad Cop, le film le plus lucratif de l’histoire cinématographique du Canada.
Pour en parler, Patrick Lagacé et Catherine Beauchamp en discutent avec la tête d’affiche de ce film, un ami et collègue d’Érick Canuel, Patrick Huard.
Quand on dit, Érik Canuel, à quoi pense Patrick Huard?
«Je pense à punk rock. Je pense à folie furieuse. Je pense à intensité. D'ailleurs, notre relation créative était comme ça, Érik et moi. Il y en a qui me demandent: étiez-vous des amis? On était des frères de création. On avait une relation de grand frère, lui, le grand frère et moi le petit frère. Quand on était d'accord, on était d'accord, ça n'avait pas de bon sens. Et quand on n'était pas d'accord. on s'obstinait, on se chicanait, on pleurait, on se serrait dans nos bras. C'était super intense et tellement le fun, parce qu'Érik, dans toute sa folie, permettait ça aux gens. Il était dans le moment présent.
«Et et c'est un des cinéastes avec lesquels j'ai travaillé qui avait le plus le public à cœur. Peu importe le projet qu'il faisait, et des fois, il faisait des affaires vraiment champ gauche. Mais il pensait au monde, il voulait que le monde trippe, il voulait que le monde ait du fun. Puis, avec Érik, il swignait pour le coup de circuit. Le but sur balles, ça ne compte pas, ça n'intéresse personne. On la met de l'autre bord de la clôture ou pas pantoute. C'est tellement inspirant et admirable. J'ai eu des moments incroyables avec Érik.»
On écoute Patrick Huard...