Le gouvernement de François Legault a annoncé mardi qu'il versera 413 millions $ dans la production de l’appareil A220 d’Airbus, après un investissement initial de 380 millions de dollars canadiens en 2022, par le biais d'Investissement Québec.
Alors que le gouvernement pensait récupérer son investissement en 2030, plusieurs facteurs ont ralenti la production de ce type d'appareil et l'ont poussé à revoir cet objectif pour 2035. La somme ajoutée vise donc à augmenter la capacité de production de ces avions et assurer que deux tiers des employés d'Airbus qui travaillent sur le projet soient au Québec. Cet investissement sera-t-il rentable?
Écoutez Mehran Ebrahimi, directeur de l'Observatoire international de l'aéronautique et de l'aviation civile à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, décortiquer le tout, mardi, au micro d'Élisabeth Crête.
«Il faut savoir que dans l'aéronautique, contrairement au ferroviaire ou au maritime, l'argent rentre dans la poche de la compagnie fabriquante le jour où l'avion est livré à la compagnie aérienne. Donc, il faut produire plus d'avions en augmentant la chaîne de production. Là, le gouvernement a intérêt à ce que l'on vende plus d'avions parce qu'il va récupérer plus rapidement son argent, donc le programme devient rentable.»
Il explique ensuite que, pour parvenir à l'objectif d'Airbus de produire 14 avions par mois, c'est-à-dire le double de la production actuelle, certains facteurs hors du contrôle du gouvernement pourraient affecter la chaîne d'approvisionnement, malgré le montant investi.
«Tout le monde demande des avions. Il faut en produire beaucoup d'avions, et donc, avec la même chaîne d'approvisionnement, on ne peut pas du jour au lendemain, par miracle, produire quatre fois plus de moteurs. Ceci étant dit, quand vous êtes Airbus, la première compagnie mondiale de production d'avions, il y a un rapport de force en votre faveur. Alors, on ne peut pas faire des miracles, mais on peut quand même faire en sorte que la chaîne d'approvisionnement s'ajuste».