Un jeune étudiant du nom d'Olivier a écrit une lettre au ministre de la Culture et des Communications. Mathieu Lacombe. L'étudiant d'une école à Repentigny a dit au ministre qu'il déplorait que les jeunes de sa génération ne connaissaient pas la culture québécoise.
Le ministre est allé le rencontrer vendredi matin à son école avec tous les autres étudiants. La chroniqueuse Catherine Beauchamp a invité le ministre à venir parler de cette rencontre et il a accepté.
«C'est sûr que ça m'a interpellé, parce que d'abord, c'est un jeune. Je suis moi-même père de deux jeunes enfants. Je suis responsable de la jeunesse comme ministre. Puis il faisait un lien direct avec la culture. C'est-à-dire que ce qu'il voit autour de lui, c'est des jeunes qui, peut-être ont de la difficulté à s'identifier à la culture québécoise. Donc ça m'a interpellé.»
Et le ministre admet à avoir été secoué de quelques-unes des réponses de ces jeunes.
«Au gré de la conversation, quand je leur demande pourquoi la culture québécoise vous intéresse moins? Ils m'expliquent clairement qu'ils se sentent pas Québécois et que leur culture d'origine, c'est la culture qu'ils souhaitent conserver, et qu'ils ne se sentent pas Québécois. Et ça, je vous avoue que ça m'a secoué.»
«Quand je leur demandais, à main levée, qui a écouté un film québécois dans la dernière année, il n'y avait à peu près pas de main qui se levait. Quand je leur demandais s'ils écoutaient de la musique québécoise, il n'y avait à peu près pas de main non plus qui se levait.»
«Les jeunes eux-mêmes me disaient: "Je pense qu'on ne consomme pas de culture québécoise parce qu'il y a beaucoup d'immigration. On est plusieurs à venir d'ailleurs. Donc, c'est difficile pour nous de se raccrocher à la culture québécoise parce qu'on arrive avec notre culture et on est entouré de gens qui ont la même culture que nous, donc une culture qui n'est pas québécoise, qui vient d'ailleurs." Et ça m'a frappé parce que la question d'ensuite, c'était: "Qui, ici, se considère comme Québécois?" Et je vous dirais qu'il y a une personne sur dix, deux personnes sur dix qui ont levé la main dans un auditorium d'école secondaire de banlieue, à Repentigny.»
«Ils disaient ça d'une façon naïve, candide, sans aucune malice. C'était seulement un constat. Ça m'a un peu bouleversé ce matin. Je me suis dit: la pente, elle est très raide et il faut continuer de travailler pour qu'ils se sentent Québécois, puis qu'on les intègre à notre culture commune.»