À la suite d’une enquête du Globe and Mail, Affaires mondiales Canada a confirmé mercredi matin que des Canadiens ont bel et bien été exécutés en Chine depuis les derniers mois.
L’ambassade chinoise à Ottawa n’a pas confirmé le nombre de canadien exécutés, mais a répondu au journaliste de Radio-Canada que «Quiconque enfreint la loi chinoise doit répondre de ses actes, conformément à la loi».
Écoutez Guy St-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine, commenter cette nouvelle au micro de Philippe Cantin.
«Je pense qu'il fallait s'y attendre, parce que si je me trompe pas, il s'agit du cas de deux Canadiens d'origine chinoise qui avaient été condamnés [...] en décembre 2018. Ils avaient été condamnés pour trafic de drogue. L'Ambassade du Canada avait accès à l'un des deux parce qu'il était entré dans le pays en utilisant son passeport canadien. Malheureusement, le deuxième avait utilisé un passeport chinois et donc on n'avait pas accès aux renseignements. Donc, ça fait à peu près six ans», souligne Guy St-Jacques.
«J'ai été impliqué dans deux cas semblables quand j'étais ambassadeur et malgré les démarches de l'ancien premier ministre, monsieur Harper, et du gouverneur général, monsieur Johnston, ce qu'on avait réussi à faire, c'est de retarder d'un an leur exécution. Et puis les deux avaient été exécutés en 2014, je pense. Donc ce n'est pas la première fois que ça se passe.»
Guy St-Jacques souligne les complications liées à la reconnaissance de la double citoyenneté par la Chine et conseille l'utilisation du passeport canadien pour éviter des problèmes légaux. Il mentionne également les tensions commerciales entre le Canada et la Chine, exacerbées par des tarifs imminents sur des produits canadiens et suggère une réévaluation de la stratégie canadienne vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.