L’Autorité des marchés publics (AMP) ordonne au grand patron de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), Éric Ducharme, de suspendre pour 30 jours les contrats conclus dans le cadre du projet SAAQclic.
L'AMP a été mandatée par le gouvernement en février pour examiner l’attribution et l’exécution de ces contrats.
L'organisme constate que la SAAQ n’a mis en place aucune mesure d’atténuation depuis le dépôt du rapport de la Vérificatrice générale du Québec concernant les dépenses de fonds publics pour le projet SAAQclic.
Écoutez le directeur des affaires publiques et des communications à l’Autorité des marchés publics, René Bouchard, faire le point au micro de Patrick Lagacé.
«On a constaté qu'il n'y avait pas nécessairement eu de changements relatifs à la façon de faire, à la façon de gérer des contrats. Et c'est pour ça que hier on s'est dit qu'il est important de prendre une pause de 30 jours, demander une reddition de comptes à la SAAQ, leur demander un plan d'action précis, concret pour faire en sorte qu'on nous dise exactement comment on entend faire les suivis. Comment est-ce qu'on va faire pour mettre en place des mesures de surveillance pour qu'on s'assure de l'exécution des contrats et comment? Comment on va s'assurer qu'il n'y ait pas de dépassements de coûts additionnels? C'est ça qu'on a besoin d'avoir de la part de la SAAQ particulièrement parce qu'il y a encore des contrats qui vont se dérouler jusqu'en 2027.»
Monsef Derraji, député libéral de Nelligan et porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, qui suit le dossier depuis le début, reproche au gouvernement de François Legault de ne pas avoir fait le travail malgré l'urgence de la situation.
«Normalement, c'est le rôle de la ministre de stopper l'hémorragie [...] Malheureusement, ça fait presque un mois et demi que le rapport a été déposé. Les Québécois, ils ont déjà perdu l'équivalent de dix écoles, 500 millions de dollars. Et la ministre n'a pas cru bon de faire le suivi. C'est une autorité indépendante, l'Autorité des marchés publics, qui a stoppé l'hémorragie. Donc on se demande encore une fois quel est le rôle de la ministre.»