Paul Arcand est à la barre de Puisqu’il faut se lever depuis 15 ans. Avec son équipe, il participe au réveil de la métropole, à la fois comme témoin et acteur de l’actualité. Incursion dans l’univers de la plus populaire émission matinale à Montréal.
«Ce qui me touche, c’est la fidélité des auditeurs. D’autant plus que je réalise que nous parlons aussi à une nouvelle génération.»
Vivre dans la nuit
«À une certaine période de ma vie, je me couchais en même temps que mes enfants. À une autre, on se croisait au moment où je partais travailler, car eux rentraient!», évoque en riant Paul Arcand. C’est que depuis bientôt 30 ans, l’animateur est au lit vers 20h30, pour se réveiller dès 3 heures.
«J’ai deux réveils-matin en backup en cas de panne. Mon premier réflexe est de lire mes courriels et mes textos. Je les lis tous, jure celui qui en reçoit environ 450 chaque jour. Je jette ensuite un coup d’œil aux nouvelles pour évaluer si nous devons rapidement réagir.» Heureusement pour lui, le week-end est synonyme de grasse matinée: «Je me lève vers 5h15!»
Paul Arcand: 15 ans à la barre de Puisqu'il faut se lever
L’arrimage à la station
«J’arrive à la station à 4h15. Je croise alors l’animateur de nuit, Jacques Fabi. Esther Morin (sa fidèle complice aux nouvelles) arrive aussi, on prépare la revue de presse, puis l’équipe de recherchistes se pointe peu de temps après.» Productrice au contenu, Maude-Véronique Cholette chapeaute cette brigade qui assure le lien entre l’animateur, les chroniqueurs et les invités. La réactivité, elle connaît: «Nos carnets de contacts sont très remplis! Quand survient une importante nouvelle de dernière minute, on doit rapidement établir un nouveau plan de match. La machine est très bien rodée. Les nouvelles personnes qui se joignent à l’équipe sont d’abord étourdies par la chorégraphie!»
La chimie des ondes
«Je dis parfois pour rire que nous sommes comme une secte, qui entre au monastère dès 5 heures», évoque Paul Arcand. «À ce chapitre, le travail des collaborateurs est essentiel.»
Il signale que certains travailleurs de l’ombre sont présents depuis les débuts, comme la recherchiste Lise Lapointe et Richard Marquis, producteur, metteur en ondes et boute-en-train de l’équipe: «Richard est toujours là pour assurer notre bonne humeur avec ses jeux de mots!»
Trois moments forts ?
«Le décès de Jean Lapierre, tant sur le plan professionnel que personnel a été difficile», évoque Paul Arcand. Pour lui, un autre fait marquant est «d’avoir vu l’équipe évoluer, en étant positivement confronté aux idées d’une nouvelle génération. Je pense à Émilie Perreault, Monic Néron, Catherine Brisson ou Pierre-Yves McSween. Je suis content de me sentir encore challengé après 15 ans et ça me rend heureux de donner la chance aux nouveaux, comme j’ai eu la mienne à mes débuts.» Et son troisième moment marquant ? «La crise du verglas. Même si ça remonte à plus loin dans ma carrière, j’ai pu mesurer, comme aujourd’hui d’ailleurs, le pouvoir de la radio. Nous étions le seul point de contact de plusieurs personnes.»
Et la recette du succès ?
Tous les jours en ondes, de 5h30 à 10h00, Paul Arcand et son équipe trônent au sommet des matins radiophoniques au Québec.
«Il n’y a pas de recettes. Mais ce que je sais, c’est qu’on ne peut pas faire semblant d’être faussement fâché ou de bonne humeur. Tu n’as pas besoin de multiplier par dix ta personnalité pour attirer l’attention. Les auditeurs t’adoptent, ou non, puis quand le lien est établi, ça peut durer longtemps. La radio c’est quelque chose qui se construit tranquillement. C’est un média d’habitudes.»
Depuis 15 ans à l’antenne du 98,5, l’histoire de Puisqu’il faut se lever le démontre amplement.