Les allégations d'inconduite sexuelle frappant Philippe Bond font grand bruit depuis la publication du texte choc du quotidien La Presse sous la plume de Patrick Lagacé et Charles-Éric Blais-Poulin jeudi matin.
Ce sont huit femmes qui ont témoigné et qui soutiennent avoir subi une forme ou une autre d'inconduite sexuelle de la part de l'humoriste entre 2006 et 2015.
L'ex-policier Yanic Parent explique que les méthodes de traitement des plaintes pour des gestes à caractère sexuel sont traitées avec beaucoup plus de sérieux qu'à l'époque.
«Il faut comprendre qu'en 2006-2007, on était quand même dans un autre univers en matière de pratiques policières. C'est certain que si on ramène ça en 2022, avec tout ce qui s'est passé dans les dernières années, tous les signalements et les cas, ça a évolué énormément. La police elle a suivi l'évolution de la société de ce côté-là.»
Yanic Parent explique que de nos jours, on fait beaucoup plus de suivis et la formation en matière de crimes sexuels est beaucoup plus évoluée que par le passé.
Il soutient aussi que de nos jours, les corps policiers vont souvent travailler avec des intervenants externes pour venir accompagner la victime et la rassurer dans le processus.
Pour l'intervenante Catherine Pham, la colère et l'indignation sont les deux premiers sentiments qui ressortent à la lecture de cette nouvelle qui rappelle que la problématique est toujours un fléau très présent dans la société.
«Des vagues de dénonciation, ça peut influencer d'autres personnes à faire de même. De voir des gens prendre la parole publiquement, ça peut en amener d'autres à briser le silence.»
Madame Pham rappelle qu'il est primordial de ne pas minimiser les conséquences des violences et des gestes à caractère sexuel non désirés.
«C'est de beaucoup d'empathie et de compassion que ces [victimes]-là ont besoin!»
L’absence de gestion de crise dans le dossier
Toujours au micro de Marie-Claude Lavallée, le directeur principal chez la firme TACT, Jason Patuano, a offert une description des erreurs en matière de relations publiques qui ont été commises selon lui dans toute cette saga qui pourrait ne faire que commencer.
Il souligne que Philippe Bond semble pour le moins déconnecté de la situation et il note un grand manque d'empathie envers les victimes alléguées de la part de l'humoriste.
«La première chose à faire normalement, c'est de prendre un pas de retour, mais il a plutôt clamé haut et fort son innocence et menacé d'entamer des poursuites. Et suite à l'article de La Presse, il a souligné "être atterré et ne pas reconnaître la personne qui était décrite" dans la publication.»
Il aborde aussi la fameuse lettre que Philippe Bond a écrite après une fête de fin de production, où il admet avoir dépassé les bornes et avoir mal agit envers plusieurs des femmes présentes.
Monsieur Patuano rappelle que Philippe Bond devrait maintenant faire des excuses et faire preuve d'empathie envers celles qu'il a blessées, que ce soit volontaire ou non.
Revenant sur les accusations d'alcool au volant dont il a récemment été l'objet, le spécialiste en gestion de crise rappelle que tout ça, dans un court laps de temps, devient très difficile pour une personnalité publique sur le plan de la réputation et qu'il est peu probable qu'il puisse revenir dans la vie publique à court ou à moyen terme.