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60 000 personnes présentes

Metallica au Stade olympique: concert triomphal, sono…

Metallica au Stade olympique: concert triomphal, sono…
Lars Ulrich et James Hetfield, de Metallica / Patrick Beaudry/SNAPePhoto
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La proposition était la suivante: deux concerts de Metallica au Stade olympique de Montréal en août 2023 avec une sélection de chansons complètement différentes pour chaque concert.

Si «Stade olympique» n’avait pas figuré dans l’équation lors de l’annonce l’an dernier, j’aurais probablement sauté de joie. Mais comme il n’y avait pas moyen d’éviter notre réputée casserole sonore, je m’y suis rendu vendredi soir avec une certaine appréhension.

Justifiée? Pleinement. Mais il y a un tas de nuances à apporter.

Durant les 30 minutes du set de Mammoth WVH – du groupe de Wolfgang Van Halen, le fils d’Eddie – j’entendais un son assez uniformément diffus. Un pote qui connaît bien les chansons du groupe m’a dit qu’il n’arrivait pas à les reconnaître. C’est vous dire…

Durant Pantera, le son combiné de la batterie et de la basse était tellement assourdissant et exécrable qu’il m’a fallu cinq bonnes chansons avant de repérer la guitare. Et pourtant, le groupe a joyeusement cassé la baraque.

Localisation et perception

Le hic, lors d’un concert dans un espace si vaste qui accueille 60 000 personnes, c'est que le lieu où l’on se trouve change drôlement la perception. Les centaines d’amateurs massés dans le centre de l’immense scène centrale et les milliers d'autres, tout autour au parterre, étaient sous les huit tours de son – avec écrans circulaires - qui ressemblent un peu à celles que l’on voit durant le festival Osheaga, sur le site du parc Jean-Drapeau.

Les tours avec écrans/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

Source: Les tours avec écrans/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

Je doute que quiconque placé à cet endroit ait des récriminations à faire. Pas plus que d’autres milliers de spectateurs assis dans les gradins les plus proches. Mais plus loin – comme nous, dans la section 102? Ou plus haut dans le stade? Il a probablement des évaluations et des perceptions qui seront contradictoires sur le sujet. Mais on s’entend, le son sourd, boueux et nappé de couches de réverbération était omniprésent lors des prestations de Pantera et de Mammoth WVH.

Et puis, le petit miracle…

Lorsque It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock n' Roll), de AC/DC, s’est fait entendre dans le stade, on l’a toute de suite reconnue. Cette chanson période Bon Scott des Australiens et le classique The Ecstasy of Gold (du film Le Bon, la brute et le truand) précèdent l’arrivée de Metallica sur scène et, immédiatement, on s’est dit qu’on venait de passer à un niveau sonore de qualité supérieure. C’était presque comme en 1987, quand on avait entendu U2 de manière limpide après un Steven Van Zandt inaudible et les gars de Los Lobos perdus dans le mix.

Dès que les premières notes de Creeping Death ont été entendues, on a constaté à l’ouïe que, cette fois, on distinguait les guitares de James Hetfield et de Kirk Hammett de la basse de Robert Trujillo et de la batterie de Lars Ulrich. Non, ce n’était pas la Maison symphonique, mais disons que c’était kif-kif avec Genesis, en 2007, et supérieur à AC/DC, en 2009, au même endroit.

Le batteur Lars Ulrich/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

Source: Le batteur Lars Ulrich/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

Chansons en rotations

La proposition de deux concerts avec des sélections distinctes n’est pas un cas unique pour Montréal. Metallica l’a fait partout en Europe plus tôt cet été ainsi qu’au stade MetLife, au New Jersey, il y a quelques jours. Pour les irréductibles amateurs d’un groupe, c’est le genre d’offre à laquelle il est impossible de refuser.

Les boys de la Californie ont donc joyeusement survolé leur répertoire récent – nouvel album 72 Seasons – et d’antan. On a eu droit à une rythmique de plomb durant Harvester of Sorrow avec une foule participative au possible et Hammett a mis toute la gomme durant Leper Messiah. Le guitariste possède encore une dextérité folle et une aisance qui donne l’impression qu’il ne force jamais la note.

Tout le contraire de Hetfield qui est intense et engagé au possible quand il chante dans son micro des années 1950 hérité d’Elvis. Quant à Ulrich, il a encore cette passion communicative en lui et il a l’air de l’écolier appliqué quand il joue en sortant sa langue. Quoique, c’est peut-être aussi parce que la soixantaine sera là en décembre… Trujillo, pour sa part, a conservé son énergie communicative. L’ensemble est soudé et ça se voit autant que ça s’entend.

James Hetfield/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

Source: James Hetfield/Patrick Beaudry/SNAPePhoto

En plus de deux heures, on aura eu droit à une poignée de nouvelles chansons (la chanson-titre et les solides If Darkness Has a Son et Shadows Follow) et pas mal de titres décapants (Fade To Black, Fuel – avec lance-flammes et pyrotechnie – ainsi que The Day That Never Comes).

La loterie

Ceux et celles qui ont découvert Metallica lors de leur percée radiophonique des années 1990 avec l’album noir et la chanson Nothing Else Matters ont eu l’occasion de l’entendre. Sauf que le concept de deux sélections différentes pour chaque concert, c’est un peu comme la boîte de chocolats de Forrest Gump : tu ne sais jamais ce à quoi tu vas avoir droit.

Hardwired (violente) a ainsi été jouée pour la première fois de la tournée. N’empêche, Metallica a conservé un squelette de sélections assez stable depuis le début de cette virée entre son premier et son deuxième concert.

Et comme ce fut le cas depuis des semaines, la soirée s’est conclue avec le doublé de légende formé par Seek & Destroy et Master of Puppets. À perte de vue, on ne voyait que des amateurs en liesse qui hurlaient à s’en péter les cordes vocales sous la pluie de gros ballons de plage. La puissance du métal à son paroxysme par le meilleur groupe au monde dans le genre. On pourra discuter de la qualité de la sono d’hier jusqu’à l’éternité, le concert, lui, fut un triomphe.

Et comme – selon evenko -, presque 70 % des détenteurs de billets de vendredi ont aussi acheté un billet pour dimanche, ils entendront un concert complètement différent demain. Et pour ceux qui ont raté Nothing Else Matters, Seek & Destroy et Master of Puppets, il restera Ride the Lightning, Wherever I May Roam, From Who the Bells Tolls, Battery, The Unforgiven

Metallica, après plus de 40 ans de carrière, c’est pas mal un puits sans fond de succès.

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