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Francos de Montréal

La symphonie de Zaho de Sagazan

La symphonie de Zaho de Sagazan
Zaho de Sagazan / Frédérique Ménard-Aubin/Courtoisie Francos de Montréal

C’était éminemment sympathique de revoir Zaho de Sagazan, samedi soir, au MTelus, lors de la dernière soirée de la 35e édition des Francos de Montréal.

Revoir, car elle s’était produite dans la même salle en juin 2023, en première partie de la Française Juliette Armanet, lors du précédent festival montréalais de musique francophone.

Mais c’était avant la récolte en février 2024 de quatre trophées pour son album La symphonie des éclairs aux Victoires de la musique et la vitrine planétaire de son interprétation de Modern Love, de David Bowie, pour la réalisatrice de Barbie, Greta Gerwing, au Festival de Cannes, au mois de mai. En juin 2023, Zaho-Agathe Le Moniès de Sagazan – de son nom complet – était encore sous le radar.

Plus maintenant, surtout pas après son récent passage en avril au Club Soda. Résultat : le MTelus était archicomble quand elle s’est pointée sur scène à 21h15, trente minutes après une dynamique première partie du duo Bibi Club.

Les cris stridents entendus dès l’extinction des lumières se sont tus en trois secondes, dès que la Française a amorcé en solo et tout en délicatesse l’interprétation claviers-voix de Fontaine de sang, avec un faisceau de lumière braqué sur elle. Parfois, l’entrée sur scène la plus simple et épurée provoque plus d’impact que la pétarade la plus explosive.

Le magnétisme de Zaho

Suspendus aux lèvres de Zaho, étions-nous, lors de cette ouverture et durant Aspiration, cette fois, avec son claviériste et son batteur, lorsque les paroles «Je veux une dernière cigarette/dernière cigarette/dernière cigarette/Ce sera ma dernière cigarette» reviennent tel un leitmotiv. D’entrée de jeu, on sentait l’artiste habitée.

Souriante et enjouée, l’autrice-compositrice et interprète a expliqué sa manière de construire certaines de ses chansons d’amour avant d’interpréter Mon inconnu, assise sur le bout de scène de son claviériste.

«Je songe cinq jours à un mec, je m’enferme dans ma chambre, j’écris une chanson et je passe à autre chose.» Généralement, ça se passe bien, tant qu’elle ne fait pas une fixation de plusieurs années sur ce dernier…

Encore chanson française offerte aux claviers ou pop mélodique mâtinée de techno, Zaho de Sagazan navigue entre deux pôles, passant souvent du calme à la tempête, parfois, dans une même chanson.

Les Dormantes a fait roucouler tous les couples dans l’assistance qui ne cessaient de s’enlacer au parterre. Splendide moment de partage commun. Dis-moi que tu m’aimes, pour sa part, avait encore plus d’universalité. La mise en bouche avec les ivoires caressés avait des similitudes avec Chopin, tandis que la voix si singulière de la chanteuse pour ce titre doux-amer nous ramenait tout droit à Françoise Hardy.

Envoûtante, la Française a envoyé un baiser à la foule au parterre durant Je rêve debout, avant de se rendre au niveau des spectateurs à l’avant-scène, une première fois, durant Tristesse.

Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Source: Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Être sensible, être vivant

Elle a noté que la «gestion d’émotions» n’a pas été son fort durant longtemps, mais qu’«être sensible, c’est être vivant et nous ne sommes jamais trop vivants.»

La présentation arrivait à point nommé, avant l’interprétation de la monumentale Symphonie des éclairs durant laquelle l’assistance a chanté le refrain avec ferveur. Il n’y a rien de tel que de voir plus de 2000 personnes chanter à l’unisson pour mesurer l’incomparable puissance de la chanson et de la musique.

Si Zaho se dandinait et fléchissait ses genoux pendant quelques offrandes de début de parcours, elle a laissé tomber sa jolie veste avant Ne te regarde pas qui a fait monter le mercure. L’enchaînement avec Danser a catapulté le MTelus au-dessus des nuages mentionnés dans La symphonie des éclairs. Ondulante, remuante, sautillante, la chanteuse, tel un ouragan, a arpenté la scène d'Est en Ouest en virevoltant devant une foule survoltée qui battait la mesure.

Quatre fois, les musiciens ont ralenti le rythme pour relancer la défonce musicale de plus belle. Le parterre du MTelus était alors la meilleure piste de danse en ville. Le tout a duré près de dix minutes avant que Zaho ne termine la chanson marathon allongée sur le dos.

Tous ceux qui regardent les sélections de chansons offertes dans les autres villes savaient que 99 Luffballons, de Nena, allait suivre. Mais au moment où elle s’est rassise quelques instants aux claviers pour amorcer la chanson, Zaho a lancé : «Je vais la faire en Allemand!»

Pensez-y... Nous avons eu droit à la véritable version originale du classique des années 1980. Aucune idée de la qualité de son allemand même si je reviens d’Autriche, mais ça semblait convaincant. Une dame croisée à la sortie a confirmé que l’allemand de la Française était digne de mention.

Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Source: Frédérique Ménard-Aubin/Francos de Montréal

Cette dernière a conclu la soirée avec Ah que la vie est belle, de Brigitte Fontaine, «le plus beau refrain du monde», cette fois, en traversant le parterre du MTelus presque jusqu’au fond de la salle avant de revenir saluer une dernière fois. Un genre de tour d’honneur, en quelque sorte.

Selon petite déception, hormis les basses quelques fois trop sourdes?

Quand tu dis lors de toutes les entrevues accordées à Montréal durant la semaine que ton interprétation virale de Modern Love, à Cannes, a élargi tes horizons musicaux à l’échelle planétaire, ça aurait vraisemblablement fait plaisir à bien des gens de l’entendre.

Ça sera pour la prochaine fois, car, prochaine fois il y aura.

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