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Billy Idol et Platinum Blonde

De la bonne nostalgie, cuvée années 1980

De la bonne nostalgie, cuvée années 1980
Billy Idol. / Photo courtoisie evenko/Tom Pandi

Bob Dylan, deux ex-Beatles (Paul McCartney, Ringo Starr) et les Rolling Stones avec deux membres fondateurs (Mick Jagger, Keith Richards) sont encore régulièrement en tournée en 2024. Il y a belle lurette que les passages sur scène des immortels des années 1960 figurent au rayon nostalgie, mais ce ne sont plus les seuls.

Preuve à l’appui, la récente tournée Totally Tubular (Thomas Dolby, Tom Bailey des Thompson Twins, Men Without Hats, etc.) passée à la Place Bell en juillet et la tournée pancanadienne commune de Billy Idol et de Platinum Blonde qui faisait escale au Centre Bell, vendredi soir, avant de se terminer, lundi soir, à Québec, au Centre Vidéotron.

On ne parle pas de six décennies de carrière comme His Bobness, Sir Paul et The Glimmer Twins, mais tant Idol que le groupe canadien ont quatre décennies au compteur. Respect.

Cela dit, tiennent-ils encore la forme sur les planches? Après deux chansons de Platinum Blonde, la réponse était indiscutablement : oui.

À 64 ans, le chanteur et bassiste Mark Holmes, seul membre permanent dans toutes les incarnations du band, a encore la voix et l’attitude pour rendre fidèlement des chansons vieilles d’une quarantaine d’années. Avec Sergio Galli à la guitare (arrivé en 1982) et le nouveau batteur Justin Kadis (depuis 2020), le groupe désormais trio a enfilé des succès qui n’ont pas laissé les spectateurs indifférents.

Style épuré

Pour ce qui est de l’allure, disons que nous étions à des années-lumière des cheveux gonflés aux spray net et des tenues d’inspiration new wave. Selon leurs standards, les gars de Platinum Blonde pourraient presque être qualifiés de conservateurs, rayon vestimentaire, de nos jours, mais les souliers argentés de Holmes étaient dignes de mention.

En mode réduit et en dépit d’un minimum de claviers mis en boîte, le groupe avait une énergie rock palpable. C’était mordant et incisif à la fois. Not In Love a fait mouche tôt dans la prestation et Somebody Somewhere a été saluée par des cris et des applaudissements nourris.

Si Holmes n’avait pas vraiment besoin d’inciter les spectateurs à se lever pour la vivifiante Situation Critical, tout le monde est demeuré debout pour Crying Over You qui fait les beaux jours de clubs comme Le Beat ou Chez Swann à Montréal. Que de souvenirs... L’album Alien Shores (1985), dont provient le succès numéro 1 de l’époque, vient d’atteindre le statut huit fois platine cette semaine.

Doesn’t Really Matter a bouclé avec panache le set de 50 minutes qui a ramené des tas de spectateurs à leur adolescence. «Blonde Platine», comme présenté par Holmes en français, toujours efficace sur scène en 2024? Une fort agréable surprise.

L'idole des années 1980

Billy Idol a beau être identifié aux années 1980, il a commencé sa carrière dans les années 1970 en qualité de chanteur du groupe Generation X. Ça explique qu’il va avoir 69 ans plus tard cette année et que nous étions quelques-uns à craindre pour sa voix, surtout ceux qui étaient au MTelus en 2015. Ce soir-là, malgré tous ses efforts, Billy n’avait plus rien dans le coffre pour conclure avec Rebel Yell.

Rien de ça, hier soir, même si le timbre n’est plus le même qu’avant. Indiscutablement sobre – ça n’a pas toujours été le cas -, en forme et heureux d’être là, Idol survole ses immortelles en tenant compte de ses nouvelles réalités. Il chante plutôt que de tenter de s’égosiller et on n’y perd pas au change.

Sur le plan physique, il est un peu plus raide sur les planches, mais peu de chanteurs de cet âge peuvent se permettre de se mettre torse nu et exhiber leurs abdominaux comme il le fait. Je veux avoir cette allure à son âge…

Secondé par cinq musiciens et deux choristes, dont son incontournable as guitariste Steve Stevens, Idol ne craint pas les comparaisons avec le passé. Durant une foule de chansons, sur les téléviseurs vintage années 1980 que l’on voyait sur les écrans derrière lui, on voyait le Billy belle gueule des clips de l’ère MTV.

Billy d'aujourd'hui et Billy d'antan/evenko/Tom Pandi

Source: Billy d'aujourd'hui et Billy d'antan/evenko/Tom Pandi

Sans surprise, Flesh For Fantasy a été le premier grand coup de cœur pour les amateurs. L’alternance entre le tempo lent de la chanson et l’arrivée du motif de la ligne de guitare mordante de Stevens n’ont pas pris une ride. Et il fallait voir tous les spectateurs hurler «Flesh!», le poing en l’air, face à Idol qui se délectait du spectacle.

On peut argumenter longtemps quant à savoir quelle est la plus pétaradante chanson de Billy Idol, mais pour la plus belle, je voterai toujours pour Catch My Fall, fort bien interprétée, suivie de la déchirante Eyes Without A Face. Un doublé où l’émotion a pris le dessus.

Idol a fait siennes quelques reprises durant sa carrière. Nul doute que Mony Mony, de Tommy James and the Shondells, est la plus méritante. Tellement que sa version est devenue depuis les années 1980 une chanson à répondre avec la foule qui a hurlé avec un plaisir coupable la phrase qu’on ne peut reproduire ici en raison du contenu sexuel… Mais ça a fait boum!

Steve Stevens et Billy Idol/Evenko/Tom Pandi

Source: Steve Stevens et Billy Idol/Evenko/Tom Pandi

Le chanteur britannique a annoncé tôt dans le concert qu’il allait proposer des chansons qu’il n’interprète pas souvent. Cela a suscité des réactions variables.

La récente Cage, en dépit d’un Idol en camisole de force sur les écrans, n’a guère eu d’effet. La reprise de Rose Royce, Love Don’t Live Here Anymore, partagée au chant entre Idol et l’une de ses choristes, a été réussie et appréciée. En revanche, Night of the Cadillacs, période Generation X, même lancée à 100 miles à l’heure, n’a certes pas eu la réaction escomptée. Sélectionner une chanson rare ou presque oubliée dans un concert présenté dans une petite salle avec des fidèles de la première heure, ça fonctionne. Dans un aréna où le public est venu entendre tes grands tubes, ce n’est pas nécessairement un gage de succès.

On pouvait mesurer l’écart avec une Blue Highway à rallonge avec un Stevens en feu qui a arrimé le thème de Top Gun - il me semble - et une explosive Rebell Yell, comme d’habitude. C’était ça que les amateurs recherchaient : le cri primal de rébellion de leur jeunesse.

Idol s’était gardé un trio pas triste pour conclure : Dancing With Myself, de Generation X, qui transforme invariablement un aréna en défouloir, Hot In the City, où la foule a repris une portion a cappella, et White Wedding, un brûlot de la première heure.

En quittant le Centre Bell, je me suis souvenu que Billy Idol s’était essentiellement produit au Métropolis/MTelus depuis deux décennies. Quant à Platinum Blonde, ils sont venus quelques années avant la pandémie à L’Astral, aujourd’hui le Studio TD.

Remplies à ras-bord, les deux salles peuvent accueillir un peu moins de 3000 spectateurs. Et pourtant, il y avait près de 10 000 billets vendus (9700) vendredi soir au Centre Bell.

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