Porsche annonce une réduction de 3900 postes et prévoit d’autres coupures dans le cadre d’une restructuration majeure visant à redresser sa rentabilité, alors que ses ventes en Chine s’effondrent et que la menace de nouvelles taxes pèse sur ses exportations vers les États-Unis.
Les tensions commerciales et la concurrence accrue sur le marché chinois devraient impacter les bénéfices de 2025, nonobstant l’imposition d’éventuels tarifs douaniers que l’administration de Donald Trump pourrait imposer aux importations européennes, a déclaré Porsche en présentant ses résultats de 2024 le 12 mars dernier.
La menace des taxes américaines
Porsche envisage de répercuter une partie des coûts liés aux nouvelles taxes américaines sur ses consommateurs, bien que l’entreprise espère qu’un régime douanier plus « raisonnable » sera mis en place.
« Lorsque la situation sera plus concrète, nous évaluerons les options de tarification à appliquer aux consommateurs », a déclaré Jochen Breckner, directeur financier de Porsche, lors de la présentation des résultats annuels.
Rentabilité en baisse et objectifs revus à la baisse
Face à la chute de ses ventes en Chine, Porsche a abaissé ses prévisions de rentabilité. La marque vise désormais une marge opérationnelle de 15 % à 17 % à moyen terme, contre un objectif précédent pouvant atteindre 19 %.
Les investisseurs ont sanctionné cette annonce, entraînant une forte baisse des actions de Porsche le mois dernier. La marque prévoit une marge 2025 entre 10 % et 12 %, impactée par les investissements dans les nouveaux moteurs thermiques et hybrides rechargeables.
Le chiffre d’affaires attendu pour 2025, estimé entre 39 et 40 milliards d’euros, ne tient pas compte des éventuels nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis.
Un marché chinois en crise
Introduite en bourse en 2022 avec une valorisation supérieure à celle de sa maison-mère Volkswagen, Porsche a depuis perdu du terrain, souffrant notamment du ralentissement du marché chinois, où ses ventes ont chuté de 28 % en 2024.
À l’instar de Volkswagen, qui a récemment annoncé des marges stables pour 2025 en raison d’un effort de réduction des coûts, Porsche mise également sur une réduction de ses effectifs pour atteindre à long terme une rentabilité de 20 %.
Baisse des bénéfices et investissements en hausse
En 2024, Porsche a vu ses bénéfices d’exploitation chuter de 23 %, s’établissant à 5,6 milliards d’euros, avec une marge de 14,1 % malgré un chiffre d’affaires stable par rapport à l’année précédente.
L’année 2025 marquera un important repositionnement avec des investissements conséquents dans les modèles, les logiciels et les batteries, qui impacteront les résultats financiers.

Un retour aux moteurs thermiques et hybrides
Alors que la demande reste faible pour ses modèles 100 % électriques, tels la Taycan et le nouveau Macan, Porsche se repositionne en misant davantage sur les motorisations hybrides et thermiques.
L’entreprise prévoit le lancement d’une nouvelle génération de 911 et réfléchit à une nouvelle gamme de VUS pour la fin de la décennie. Porsche a d’ailleurs annoncé un investissement de 800 millions d’euros pour développer de nouveaux modèles à moteurs thermiques, confirmant sa volonté de prolonger l’offre en essence jusqu’aux années 2030.
Réduction d’effectifs et suppressions de contrats temporaires
En début d’année, Porsche avait déjà annoncé une réduction de 1900 postes en Allemagne, en plus d’une décision antérieure de ne pas renouveler 2000 contrats temporaires.
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