Meta a mis sa menace à exécution mardi en bloquant toutes les nouvelles issues des médias canadiens sur Facebook, Instagram et Threads. Quels sont les impacts concrets de cette censure?
La direction de Meta refuse tout simplement de verser une compensation financière aux producteurs de contenus canadiens. Elle indique que ce sont les médias canadiens qui profitent plutôt de la promotion engendrée par la publication de leurs contenus sur Facebook et Instagram.
Écoutez Jean-Hugues Roy, professeur à l’École des médias de l’Université du Québec à Montréal.
«C’est irresponsable de la part d’une entreprise comme Meta de refuser une législation. Cette multinationale enlève les contenus de ses plateformes afin de ne plus être un intermédiaire de contenus numériques. Meta tente ainsi de faire en sorte que la loi C-18 ne s’applique désormais plus à son endroit. Je vois Meta comme une entreprise minière. Le minerai qu’elle extrait, c’est notre matière grise. […] En contrepartie, il est possible que les plateformes de Meta manquent de profondeur… Les gens risquent de se détourner de Facebook, par exemple.»
Rappelons que le gouvernement canadien, par l’entremise de sa loi C-18, veut former les géants du web, comme Meta et Google, à payer pour les contenus diffusés sur leurs différentes plateformes.
Environ un Québécois sur deux consulte les réseaux sociaux pour s'informer.
Durant les six premiers mois de 2023, Meta a fait 2 milliards de dollars canadiens de chiffre d'affaires.