Fabio Puglisi, un homme qui souffre de problèmes de santé mentale, sera accusé de meurtres au second degré et de tentative de meurtre avec voies de faits graves, à la suite d'une attaque au couteau perpétrée la semaine dernière. Celle-ci a causé la mort de deux personnes, dont sa mère, et une blessée grave. L’accusé a eu plusieurs démêlés avec la justice par le passé, mais il a été déclaré non criminellement responsable de ses actes.
Doit-on avoir des approches policière et judiciaire plus musclées dans ces cas de santé mentale?
Voilà la question sur laquelle se penchent les commissaires Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau, lundi matin, au micro de Louis Lacroix.
«On a une impression d'insouciance à plusieurs niveaux. Une insouciance d'abord au niveau policier, parce qu'il y a la loi 38 qui dit que tant que le médecin n'a pas téléphoné à la police pour dire que cette personne a des problèmes graves, que c'est dangereux et qu'il faut le mettre à l'ombre, il n'y a rien qui se passe. Si les parents vont voir la police et disent: "J'ai peur, il casse des meubles, ça va de moins en moins bien." Ils ne peuvent pas l'arrêter!»
«J'ai envie de vous dire qu'on paie encore le prix de la désinstitutionnalisation. Depuis qu'on a fermé de nombreuses portes de centres qui hébergeaient tous ceux et celles qui sont aux prises avec des problèmes lourds de santé mentale, on a développé une espèce de culture du désengagement à l'endroit de toutes ces personnes qui souffrent, et c'est extrêmement alarmant.»