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Environnement

Un passe-droit du gouvernement pour Northvolt?

Un passe-droit du gouvernement pour Northvolt?
Le site ou sera construit Northvolt / PC/Christinne Muschi

Le journaliste Thomas Gerbet, de Radio-Canada, nous apprenait mercredi que le ministère de l’Environnement a comparé les arguments scientifiques pour refuser un projet immobilier sur le site qui va finalement accueillir Northvolt. 

Curiosité: c'est la même biologiste du ministère de l'Environnement du Québec qui a piloté les deux processus d'autorisation. Elle a refusé le projet immobilier piloté par le promoteur Luc Poirier, mais n'a pas invoqué les mêmes arguments dans le cas de Northvolt.

Est-ce que c'est un cas de deux poids, deux mesures? L'animateur Patrick Lagacé s'entretient à ce sujet avec Martin Patenaude-Monette, biologiste et ancien analyste au ministère de l’Environnement du Québec.

«C'est un cas assez inusité. Tout d'abord, des cas de refus d'autorisation environnementale, il y en a très peu, aussi étayés que celles qu'on a pu lire dans le cadre du projet immobilier de Monsieur Poirier.»

«Sans rentrer dans le détail, au mieux, on arrive peut-être à 5 ou 6 % de demandes qui ne sont pas acceptées ou de projets qui sont retirés. Et c'est vrai que le rapport d'analyse environnementale du ministère rédigé par la biologiste est très bien écrit, très détaillé, très soutenu par des références. Et ce qui est inusité, c'est qu'à peine quelques mois plus tard, on a un autre projet sur le même site, avec un rapport d'analyse, mais qui vient cette fois-ci recommander son autorisation.»

«Oui, il y a des nuances entre les deux projets, mais quand même... On est sur le même site, avec les mêmes milieux humides, par exemple, les mêmes espèces, et il y a des arguments qui s'envolent un peu comme par magie.»

Cela dit, est-ce que le premier ministre a tort ou raison quand il dit qu'on ne doit pas comparer les deux projets?

«Jusqu'à un certain point, oui, il a raison. Mais il faut comprendre que tout d'abord, la loi sur la qualité de l'environnement, comme toutes les lois, il y a plein de zones grises.

«Puis, par exemple, évaluer si un projet empiète trop ou pas sur un milieu humide. Est-ce que c'est acceptable ou inacceptable? Il n'y a pas de barème chiffré précis. C'est très subjectif. Donc, oui, il faut étayer ça avec des arguments scientifiques, mais ça dépend du projet, ça dépend de l'analyse qu'on en fait.»

On écoute Martin Patenaude-Monette...

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