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Le groupe est à l’abri de ses créanciers

«Je n'ai jamais pensé perdre cette espèce de mammouth qu’est Juste pour rire»

«Je n'ai jamais pensé perdre cette espèce de mammouth qu’est Juste pour rire»
Une équipe de journalistes tourne un reportage devant le théâtre Juste pour rire, mardi, à Montréal. La société qui gère le festival annuel d'humour a demandé la protection à l'endroit de ses créanciers. / La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

Le Groupe Juste pour rire s’est mis à l’abri de ses créanciers et a annoncé que l’édition 2024 de son festival n’aura pas lieu cet été, comme prévu. 

L’entreprise a mis à pied 75 personnes, soit 70% de ses effectifs. Elle aurait des dettes de 42 millions de dollars envers différents créanciers.

Évidemment, cette annonce a des impacts sur plusieurs artistes et organisations.

Écoutez Laurent Paquin, humoriste, ainsi que Normand Brathwaite, comédien et animateur, à l’émission de Paul Arcand.

«Je n'ai jamais pensé perdre cette espèce de mammouth qu’est Juste pour rire. J’ai été bien surpris. […] Je pense que s'il y avait un événement qui aurait dû survivre à la pandémie, c'est Juste pour rire, à cause de son immensité. Quand on a fait L’ultime gala l'an dernier, tout le monde était là. Je m'explique mal comment s’est passé de si gros à presque la mort? Mais, je n'ai pas tous les détails des finances…»

«Je trouve ça d'une immense tristesse pour tous les artistes impliqués. Mais tu sais, c’est triste pour tout le monde, dont le Quartier des spectacles. On a vraiment l'impression que le Québec vient de perdre un événement majeur. J'essaie de relativiser, parce que c'est très émotif aussi pour moi. Juste pour rire m'a mis au monde. Je considère que Juste pour rire a mis au monde tous les humoristes de ma génération. C’est un choc. Cela dit, l’humour ne va pas mourir. J’essaie d’être optimiste. […] Je sentais que Juste pour rire était sur une lancée vraiment intéressante après la vente. C'est-à-dire après le scandale impliquant Gilbert Rozon. Après ça, je sentais une légèreté dans les coulisses, un plaisir d'être là.»

Durant l’entretien, Laurent Paquin ajoute que les temps ont changé. Les humoristes ne sont plus aussi dépendants du soutien du Groupe Juste pour rire. Selon lui, il existe d’autres avenues pour qu’un.e humoriste puisse bien lancer sa carrière. Il mentionne qu’on en apprendra certainement davantage sur la gestion de l’organisation.

«Ce n’est plus le nouveau canal pour faire découvrir des artistes, dit-il. Il y a le web et les soirées d’humour. Le milieu a changé. Je pense aussi qu’on va découvrir des choses sur les finances de Juste pour rire éventuellement. C’est une trop grosse dette. La pandémie ne peut pas avoir tout provoqué ça. Il nous manque beaucoup d’information pour se prononcer. Juste pour rire a un impact important sur les humoristes, mais aussi sur Montréal.»

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