Est-ce que vous trouvez qu'en général, nous sommes assez patient et tolérant envers les immigrants qui apprennent le français et qui tentent de s'intégrer à notre société?
Cette question survient alors qu'une initiative de l’épicerie Provigo de Boucherville fait boule de neige depuis quelques jours.
Une dizaine de travailleurs portent maintenant un macaron indicant: «J’apprends le français. Merci de parler lentement !»
«Moi, ce que je trouve fascinant, c'est l'efficacité, la rapidité avec laquelle vous avez mené cette opération sensibilisation. Probablement que si le mandat avait été donné à un ministère quelconque ou un organisme quelconque du gouvernement, on aurait créé des beaux comités, fait des beaux rapports. Ça nous aurait coûté des milliers de dollars collectivement, puis on aurait accouché de je ne sais trop quelle solution. C'est un peu un clin d'oeil cynique ce matin que ce que je vous fais là, parce que ce que je trouve formidable, c'est que c'est comme un, deux, trois, Go, on a une idée, comment on la met en branle et puis go, c'est réglé », mentionne Nathalie Normandeau.
«On voit le désarroi à ces employés-là qui ne parlent pas français. Quand on leur pose une question en français. Ils nous cherchent du regard. Ils cherchent quelqu'un pour les aider. Alors là, maintenant, les clients, ils le savent probablement, ils ne parlent pas français. Il y a le macaron. On va parler lentement, on le fait tout le temps, on fait des signes, on mime, baragouine. Il y a les applications de traduction, tu sais, on dirait que ça a embarqué tout le monde dans cette aventure-là.»
Écoutez Nathalie Normandeau aborder cet enjeu avec ses auditeurs et Martine Coulombe, employée du Provigo de Boucherville et responsable de la francisation de ses collègues ukrainien, turc ou espagnol.