On en parlait, mercredi, à l'émission Le Québec maintenant: les usagers du métro semblent se sentir de moins en moins en sécurité en raison d’incidents violents survenus plus fréquemment ces derniers temps. Les enjeux d’itinérance à Montréal sont multifactoriels.
Nos gouvernements ne devraient-ils pas mieux financer les ressources avec une aide pérenne?
Patrick Lagacé accueille Serge Lareault, le commissaire aux personnes en situation d’itinérance à la Ville de Montréal.
«On vit une crise et c'est pas seulement à Montréal, dit ce dernier. Les villes du Québec l'ont dénoncé en septembre dernier. Ça se passe partout au Canada. On a de plus en plus de gens qui n'accèdent pas aux services en santé mentale et dépendance, qui n'accèdent pas aux refuges, qui ne peuvent pas accueillir des cas complexes. Donc,on a des gens qui se retrouvent dans l'espace public et il faut trouver le moyen de les aider, ces personnes-là.»
Est-ce que le logement est la seule solution pour les personnes en situation d'itinérance?
«Le logement, c'est essentiel. On peut mettre des psychiatres dans la rue, si on n'est pas capable de loger les gens, on ne pourra jamais les stabiliser. Le problème de fond, c'est le logement. Il y a une crise du logement majeure.
«Avant la pandémie, on avait des études qui démontraient qu'entre 15 et 30 % des gens avaient des enjeux de santé mentale et ne pouvaient s'intégrer nulle part. Notre enjeu? Depuis la pandémie, on a doublé le nombre de lits d'hébergement à Montréal. Avec le réseau de la santé, on est rendu à 1600 lits. Mais il y a des gens qui attendent plus d'un an pour obtenir un logement social. Donc ça, c'est des places qu'on ne peut pas libérer pour justement intégrer des gens puis les aider à se stabiliser. Parce que pour certains, il faut se stabiliser avant d'accéder au logement. Donc il faut, il faut, il faut réformer tout ça, il faut du logement, il faut créer de l'oxygène dans nos refuges et mieux aider les personnes.»
On l'écoute...