Une étude publiée mardi matin par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) remet en question l’idée qu’il y aurait pénurie de main-d’œuvre dans le milieu de la santé.
«La pénurie, c'est quelque chose qu'on tient toujours un peu pour acquis en santé, on prend ça comme quelque chose d'incontestable. Ce qu'on a constaté en fait, en faisant nos analyses, c'est que quand on prend l'ensemble du secteur de la santé et des services sociaux, donc en incluant le réseau public et le privé, on voit qu'il y a beaucoup plus de main-d'oeuvre par habitant aujourd'hui qu'au début des années 90, qui était une époque où on considérait qu'il y avait un surplus de main-d'oeuvre. Donc, quand on compare avec cette époque-là, aujourd'hui, on a au total 35 % plus de personnel par habitant qu'on en avait au début des années 90.»
L’étude montre plutôt du doigt l’exode des employés du public vers le privé.
«Ce qu'on constate, c'est qu'il y a en fait, 14 % de moins de travailleuses et de travailleurs par habitant au sein du réseau public. Donc, le constat finalement, c'est vraiment celui d'un exode de cette main-d'oeuvre là, du réseau public vers le secteur privé. Quand on regarde les chiffres, au début des années 90, les effectifs du réseau public représentaient 86 % de l'ensemble de la main d'oeuvre en santé et services sociaux. Aujourd'hui, les effectifs du réseau public représentent seulement 54 % de l'ensemble de la main=d'oeuvre. Donc, c'est près de la moitié de la main-d'oeuvre qui est désormais dans le secteur privé.»