Les deux tiers des comprimés d'opioïdes prescrits aux urgences ne sont pas consommés par les patients.
C'est ce que révèle une étude menée auprès de 2240 patients au Québec et en Ontario qui a récemment été publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne.
Écoutez le Dr Alexis Cournoyer, urgentologue à l’Hôpital Sacré-Coeur, clinicien-chercheur et co-auteur de l’étude, au micro de Louis Lacroix.
Le nombre de comprimés consommés varie aussi selon la cause de la douleur traitée.
Ces données sont importantes alors que la moitié des personnes aux prises avec un problème de consommation d'opioïdes disent avoir d'abord été exposées par une prescription légitime.
Le Dr Cournoyer croit qu'il faut réduire le risque en amont, avec une prescription idéalement moins longue et en sensibilisant les patients, afin qu'ils ramènent les comprimés non utilisés à leur pharmacie.
«L'immense majorité des patients ne les ramène pas, puis on leur a demandé, au cours de l'étude, ce qui les motiverait à les ramener. Et la réponse, c'est rien du tout. Et donc il faut s'adresser au problème initial pour qu'il y en ait le moins possible qui reste [...] On sait que l'abus et la dépendance [aux opioïdes], ça vient souvent 6 mois, 12 mois après la prescription initiale légitime. Il y a comme un risque qui persiste. Et ça c'est vrai pour le patient, c'est vrai pour ses proches, c'est vrai pour ses enfants.»