Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville a dévoilé jeudi sa réponse législative à la controverse à l’école Bedford. L'histoire avait été rapportée par la journaliste de Cogeco, Valérie Lebeuf.
Le projet de loi qui amende la loi sur l’instruction publique propose plusieurs mesures pour renforcer la laïcité dans le réseau scolaire.
Écoutez le ministre Drainville au micro de Philippe Cantin.
Le ministre a déclaré: «Je suis conscient que ça va déranger» quand il a dévoilé le projet de loi. À quoi faisait-il allusion?
«Il y en a qui vont trouver, peut-être, qu'on est trop stricts pour ce qui est des congés religieux. Il y en a qui vont peut-être trouver que d'interdire le voile intégral, ça va trop loin. Il y en a peut-être qui vont trouver que d'interdire des signes religieux pour tout le personnel qui est en contact avec les élèves, que c'est exagéré. Il y en a peut-être qui vont trouver que le fait de demander la planification pédagogique d'un enseignant puis de l'évaluer, c'est quelque chose de superflu... Honnêtement, je pense que va ça va faire débat»
La présidente de la Fédération autonome de l'enseignement, Mélanie Hubert, a noté que l'on avait peut-être pas besoin de ce projet de loi, qu'il y a déjà des mécanismes qui permettraient de renforcer la laïcité dans l'école. Le problème, c'est que les gestionnaires n'appliquent pas ces mécanismes.
«À Bedford, ils ont voulu l'appliquer, puis c'est notamment le syndicat affilié à la FAE qui a refusé de collaborer. Moi, honnêtement, j'aimerais ça que le mouvement syndical qui passe son temps à dire qu'ils sont pour la laïcité, ce serait bien que cette fois-ci, qu'il ne se contente pas de belles paroles, mais qu'il nous dise: ''ok, on est d'accord, il y a des gestes qui doivent être posés.''
«C'est normal qu'on s'assure, par exemple, que les sciences soient enseignées dans les écoles, que l'éducation sexuelle soit enseignée dans les écoles. C'est normal qu'on s'assure que l'égalité entre les hommes et les femmes soit respectée dans les écoles québécoises. Ce n'est pas normal que quelqu'un qui a une religion ait plus de congés payés que quelqu'un qui n'a pas de religion. Juste pour le Centre de service scolaire de Montréal, il y a eu 3600 congés religieux en deux ans et demi. Ça, c'est dans un contexte de pénurie, de pénurie de personnel. Alors on dit dans le projet de loi: des congés religieux qui remettent en question la qualité de l'éducation, qui remettent en question l'enseignement en classe, ça ne sera plus acceptable.»