C’est au tour d’un groupe de médecins de la Montérégie de décrier le nouveau système informatique Opti-lab qui est implanté graduellement dans le réseau de la santé depuis un an et qui a connu de nombreux ratés.
Les médecins ne reçoivent plus les résultats des tests urgents que leurs patients ont fait à l’hôpital, mais ils reçoivent une quantité astronomique de fax qui leur fait perdre un temps fou au détriment des patients.
L'animateur Patrick Lagacé accueille la Dre Joëlle Bertrand-Bovet, médecin dans un groupe de médecine de famille (GMF) de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Est-ce que l'utilisation du terme «panique» est exagérée?
«Non. C'est le bon terme. Je l'utilise depuis le début de la semaine. C'est vraiment cahotique dans notre région. On est tout à fait en panique.»
Et quel est le problème?
«Ça a pris quelques jours avant qu'on se rende compte du problème parce qu'on en avait pas été avisé. Pourtant, ce laboratoire-là, il a été déjà installé dans d'autres régions depuis un an. Donc, c'est pas nouveau qu'on est au courant de ces problématiques.
«Pour vous donner un exemple bien clair... Normalement, quand un patient va faire un test sanguin, on reçoit le résultat la journée même, ou le lendemain, dans notre dossier médical informatique à la clinique. Donc, rapidement, on peut prendre action si jamais il y a quelque chose d'anormal.
«Depuis deux semaines malheureusement, si le patient a une prise de sang urgente à faire, s'il doit aller à l'hôpital la journée même pour faire cette prise de sang, elle ne nous est plus renvoyée dans notre dossier médical informatique. De sorte qu'on s'est rendu compte après quelques jours qu'on ne recevait pas les tests urgents.
«En parlant entre collègues, on s'est rendu compte que c'était comme ça pour tout le monde. Donc, ce n'était pas que le patient n'était pas allé au rendez-vous, il y était allé, mais on n'avait pas été avisé. Ça ne rentre plus dans nos systèmes informatiques. Donc là, on s'est rendu compte qu'il y avait plein de laboratoires en attente à quelque part. C'est imprimé sur une imprimante à l'hôpital, mais nous, on n'était pas mis au courant et on ne pouvait pas avoir accès au laboratoire.»
On l'écoute...