Des familles d’aînés qui sont décédés en CHSLD au début de la pandémie réclament 15 millions de dollars au gouvernement du Québec et à des résidences pour aînés des Laurentides. Est-ce que l’État devrait être tenu responsable?
Voilà la question sur laquelle se penchent les commissaires Nathalie Normandeau et Luc Ferrandez, mercredi, au micro de Paul Arcand.
De l'avis de Luc, le gouvernement doit être tenu responsable en raison des preuves qui sont sur la table, bien qu’il n’aime pas les recours collectifs.
«Sur le fond, ils ont raison et l’argument juridique est difficile à parer, c’est-à-dire qu’il y avait un plan [...] qui donnait les lignes directrices qui dataient de 2006 et qui définissait les rôles, les responsabilités des différents acteurs et les scénarios possibles. Ils parlaient même des masques, de la formation, des infrastructures en place. Tout était dans le plan. Puis ce plan-là, il est allé accumuler la poussière dans un coin...»
De son côté, Nathalie abonde dans le même sens, alors qu’elle soutient qu’il ne doit pas y avoir beaucoup de gens qui sont surpris de ce recours collectif au Québec ce matin.
«Il y a 5347 aînés qui sont morts durant la pandémie et je ne sais pas si vous vous rappelez dans quelles circonstances ils sont décédés... Souvent de faim, de soif, de déshydratation... Ils ont été abandonnés à leur sort. Parce que le personnel, rappelez-vous, la première vague a fui certains CHSLD. Et ce qui est frappant: c’est au Québec où on a connu le taux de décès le plus important par rapport à notre population, un taux de surmortalité vraiment qui bat des records partout par rapport à d’autres juridictions dans le monde. C’est le délai, le temps. Ces personnes-là sont mortes durant la première vague en deux mois, deux mois et demi là. Alors, ça n’a jamais été vu au Québec!»