Si le Québec veut atteindre ses cibles en matière d’efficacité énergétique, les Québécois devront réduire de quatre fois leur consommation d’électricité, selon le professeur Pierre-Olivier Pineau. Est-ce possible?
Voilà la question sur laquelle se penchent les commissaires Luc Ferrandez et Nathalie Normandeau lundi matin au micro de Paul Arcand.
«Ça va prendre de gros changements structurels, sociologiques, tarifaires. Ce n’est pas impossible, mais il faut s’y prendre tout de suite. [...] Si on veut faire une vraie transition énergétique, il faut changer les choses massivement. C’est quoi ça massivement? Oubliez ça l’augmentation des tarifs à trois pour cent par année. Peut être que ça peut fonctionner au forfait jusqu’à tant que Legault parte, mais il va avoir repoussé sur les épaules du prochain gouvernement l’obligation d’augmenter à 10 % par année. Parce que c’est impossible qu’Hydro-Québec ait le "cash flow" nécessaire pour faire son programme de développement des infrastructures avec trois pour cent d’augmentation par année.»
«Le discours sur l’efficacité énergétique n’est pas nouveau. Les premières politiques ont commencé en 2004, donc ça fait 20 ans qu’on sensibilise les Québécois à mieux consommer. Mais là, on change de vitesse. Parce que, Luc l’a bien dit, Hydro-Québec devra investir 185 milliards de dollars en termes de nouveaux investissements d’ici 2035, pour répondre à tous les besoins qui s’expriment sur le plan hydroélectrique. Et alors on se dit: "Bien, là, il y a une occasion de faire les choses différemment". Puis quelqu’un devra payer pour tous ces investissements, peut-être pour prendre conscience du privilège que nous avons au Québec pour un pour 1000 kilowattheures d’électricité, on paie 78$ à Boston, il en paie 556$.»