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Ancien ambassadeur d'Israël en France

«Une guerre qui n'a pas de débouché politique est illégitime» -Elie Barvani

«Une guerre qui n'a pas de débouché politique est illégitime» -Elie Barvani
Luc Ferrandez / Cogeco Média

Jusqu'où ira la guerre entre le Hamas et Israël? La question mérite d'être posée au moment ou le conflit perdure et dont l'issue semble bien lointaine.

L'animateur Luc Ferrandez a parlé avec Elie Barnavi, historien, essayiste, chroniqueur et ancien ambassadeur d'Israël en France.

Au départ, comme tous les Israéliens bouleversés de l'attaque terroriste meurtrière du Hamas qui a fait quelque 1200 morts le 7 octobre 2023, ce dernier défendait la position d'Israël, mais il considère aujourd'hui qu'elle est peut-être même nuisible pour son pays.

«(La guerre) a fini par épuiser ses effets. Elle est devenue un but en soi. Elle est devenue un objectif de politique intérieure. Et elle est l'outil que se donne Netanyahou et son gouvernement pour se maintenir au pouvoir. J'estime qu'une guerre qui n'a pas de débouché politique est illégitime.»

«Il n'y a pas de réflexion pour le jour d'après. Netanyahou dit non à toutes les solutions qui lui sont suggérées par ses alliés américains et par l'opposition. L'occasion historique qui serait de liquider une fois pour toutes le problème israélo-palestinien par la création d'un État palestinien... Cet objectif n'est même pas envisagé par la majorité au pouvoir. Et donc la guerre est devenue - légitime qu'elle était au début, puisqu'il fallait bien réagir à la monstruosité de cette attaque du 7 octobre - illégitime par le fait même qu'elle n'a pas d'objet politique. Et donc j'estime, avec nombre de mes compatriotes et la plupart d'observateurs étrangers, qu'elle doit cesser.»

«La phase proprement guerrière de l'opération est terminée. Il n'y a plus que deux divisions ennemies qui opèrent dans la bande de Gaza. Il n'y a plus de véritable guerre civile. L'Armée a retiré l'essentiel de ses forces de la bande de Gaza et on est en train d'essayer de faire la police. Et quand je dis que l'élimination du Hamas n'est pas possible, elle n'est pas possible dans ces conditions. Le démantèlement des capacités opérationnelles et gouvernementales du Hamas est possible. C'est ce que nous sommes en train de faire. Mais si on veut maintenir le Hamas défait, il faut le remplacer par quelque chose. Si vous ne le remplacer par rien, le Hamas finit par ressurgir.»

On écoute Elie Barnavi...

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