En février 2016, une biographie sur le cinéaste disparu Claude Jutra révèle que ce dernier «aimait les garçons de 14 ou 15 ans et même plus jeunes».
Et après qu'une personne ait déclaré avoir été victime de Claude Jutra quand elle était d'âge mineur, le nom de Claude Jutra - mort depuis trois décennies - a disparu de l'espace publique: places, parcs, œuvres d'art et, bien sûr, l'appellation du trophée emblématique remis aux artisans du cinéma au Québec.
Avec son documentaire Onze jours en février, le réalisateur Jean-Claude Coulbois revient sur cette période avec l'animateur Luc Ferrandez.
Pourquoi ce dernier a-t-il réalisé ce documentaire?
«Il y avait d'abord le fait que c'était des allégations anonymes. Il n'y a jamais eu de plainte. Il y a eu l'embrasement collectif, aussi bien des médias que des réseaux sociaux. Tout le monde avait quelque chose à dire en février 2016 sur l'affaire Jutra, et surtout, la rapidité avec laquelle on a pris une décision extrême qui est d'effacer le nom de Claude Jutra de l'espace public partout, partout au Québec, en 2016.
«Jutra était mort depuis 30 ans. Donc moi, je crois que le problème qu'on avait, ce n'était pas avec Claude Jutra, c'était avec ce qu'on avait fait de son nom. Nous, la société québécoise, on en avait fait depuis son décès - un suicide -, un symbole d'excellence. Et c'est ça qui m'a intéressé.
«Qu'est-ce qu'on fait quand quelqu'un est soupçonné d'avoir fait quelque chose de répréhensible et qu'on est en 2016 et que cette personne ne peut pas être poursuivie puisqu'elle est décédée?»
On l'écoute...