Les défusions, survenues il y a 20 ans, ont-elles brisé l'élan de Montréal, comme le suggère l'ex-maire Gérald Tremblay?
C'est la question sur laquelle se penchent les commissaires Nathalie Normandeau et Luc Ferrandez lundi en compagnie de Louis Lacroix.
Nathalie Normandeau, qui était à l'époque ministre du Développement régional et Tourisme dans le gouvernement Charest, se souvient très bien de ce sujet épineux.
«Je lui donne en partie raison parce qu'on a énormément consacré d'énergie à tout ce dossier défusion à l'époque. Et la Ville de Montréal s'est retrouvée avec un conseil municipal formé de 103 élus, 64 conseillers de ville, 18 maires d'arrondissement, 38 conseillers d'arrondissement. Je me souviens très bien la pression que créaient les maires des villes défusionnées entre autres, les maires de l'Ouest de l'île, Dorval, Baie-d'Urfé et le caucus, les collègues députés qui représentaient l'ouest de l'île. Je peux vous dire une chose, c'est qu'eux, ils tenaient à la défusion.»
Selon Luc Ferrandez, qui n'était pas encore élu en 2003, les défusions ont laissé beaucoup trop de pouvoirs aux petites villes de l'Ouest de l'île.
«Arrivé en politique municipale, j'ai vu les effets et les impacts. Écoute, il y a eu du mauvais des deux bords. Il n'y a pas eu du bon tant que ça. L'idée d'une île, une ville n'était pas mauvaise. Parce que depuis ce temps, je ne me rappelle pas que les villes défusionnées ont accepté des logements sociaux. Là, c'est: "Les pauvres, dans la ville de Montréal et nous autres, on va récolter les taxes de la classe moyenne supérieure et plus." Parce que ce sont des villes riches. Ce sont essentiellement des villes de l'ouest de Montréal, sauf Montréal-Est.»