Les grèves surprises se multiplient depuis quelques semaines dans le secteur de l'hôtellerie, surtout à Montréal. Les hôteliers craignent une nouvelle mauvaise surprise ce week-end, l'un des plus achalandés avec la Fierté et le festival Osheaga, alors que les syndicats brandissent la menace d'un nouveau débrayage.
De plus, une grève générale de l'hôtellerie est prévue le 8 août. On parle d'une vingtaine d'hôtels qui sont situés à Montréal, à Québec et à Sherbrooke.
Qu'est-ce qui est en cause? Le peu d'avancées aux tables de négociations, évidemment. Et qu'est-ce qu'on demande exactement? Est-ce que la grève affecte l'expérience des clients?
Élisabeth Crête en parle avec Michel Valiquette, le responsable du secteur de l'hôtellerie à la CSN.
À priori, de quels employés parle-t-on?
«L'ensemble des postes que vous pouvez imaginer lorsque vous présentez un hôtel: les portiers, les chasseurs, les valets, les préposés à la réception, les concierges, les préposés aux chambres, les serveurs, les cuisiniers, les plongeurs, les gens d'entretien technique... C'est l'ensemble des travailleuses et des travailleurs. Ce sont des professionnels de l'hôtellerie», dit-il.
La principale demande des syndicats se veut une augmentation salariale de 36 % sur quatre ans. Est-ce que les salaires, présentement, sont à ce point en dessous du marché?
«Il faut replacer ça dans son contexte. Lors de la dernière négociation qui a eu lieu pendant la pandémie en 2020-2021, les travailleuses et les travailleurs de l'hôtellerie avaient accepté des augmentations de salaire de l'ordre de 8 % sur quatre ans. Donc, on parle d'une moyenne à ce moment-là, de 2 % par année. Évidemment, avec l'indice des prix à la consommation qui a explosé pendant cette période-là, les travailleuses et les travailleurs se sont appauvris au cours des dernières années et les hôteliers ont profité de cette hausse du coût de la vie pour augmenter le prix de leurs menus, pour augmenter le prix de leurs chambres et beaucoup plus que l'indice des prix à la consommation. Donc, les travailleurs et les travailleuses se sont appauvris et ont permis aux hôteliers de s'enrichir durant la même période.»
On l'écoute...