Auto123 a fait l'essai de la Nissan Sentra modifiée utilisée dans la série de course qui porte le nom du modèle, et qui bénéficiera d'une vitrine unique sous les projecteurs du Grand Prix de Formule 1 de Montréal ce week-end.
La génération actuelle de la Nissan Sentra a été lancée en décembre 2019. Le modèle, bien franchement, faisait un énorme pas en avant en matière de qualité et de comportement routier. Enfin, Nissan avait une rivale intéressante à offrir aux Honda Civic et Toyota Corolla de ce monde.
Mais voilà. Trois mois plus tard, la voiture était le moindre souci de tout le monde alors que le coronavirus s’invitaient sur toutes les chaînes d’informations.
Disons que le contexte n’a pas aidé la voiture. Aux États-Unis, les ventes en ont mangé un coup en 2020 (94 645) avant de rebondir quelque peu en 2021 (127 862), mais sans atteindre les niveaux de 2019 (184 618) ou encore de 2017 (218 451).
Au Canada, le coup a été moins dur. On enregistrait 12 593 ventes en 2018 (7719 en 2019) avant de voir le chiffre fondre à 6806 en 2020, avant un soubresaut à 10 015 en 2021.
Cette année, on est en voie de rehausser un peu les statistiques aux États-Unis alors qu’ici, on remarquait un recul de 4,5 % après les trois premiers mois de l’année.
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La Formule 1
Et pourquoi parle-t-on conjointement de la Nissan Sentra et de la Formule 1 (qui débarque à Montréal ce week-end) ? Parce que la série de courses qui met en vedette des berlines Sentra va se produire à deux reprises lors de l’événement, ce qui représente une visibilité extraordinaire pour la voiture.
Est-ce que cela aura un effet direct sur les ventes ? C’est évidemment la chose la plus difficile à mesurer, car il est impossible de savoir s’il y a un lien direct entre l’achat d’une Sentra et le fait que son nouveau propriétaire l’ait aperçu en piste, mais on peut s’entendre sur une chose ; cela ne peut pas nuire.
À voir aussi : Essai de la Nissan Sentra SR manuelle 2021 : un pas dans la bonne direction
La Coupe Sentra, pour les non-initiés, en est à sa deuxième année. Elle a succédé à la Coupe Micra qui avait été lancée peu après les débuts de la sous-compacte en 2015. Les séries, bébés du promoteur Jacques Deshaies, ont été développées en étroite collaboration avec Nissan, ainsi qu’avec l’entreprise Motorsports in Action, responsable de la modification des montures afin que celles-ci puissent passer de la route à la piste.
D’ailleurs, en mai, nous avons eu l’occasion de faire l’essai de la Sentra modifiée sur un des circuits du complexe de Mosport, en Ontario, afin de voir ce qu’elle avait dans le ventre.
Quelques modifications
« L’idée avec genre de série, c’est d’offrir la chance à des gens qui veulent faire de la course l’occasion de le faire avec un budget relativement raisonnable », nous expliquait Jacques Deshaies.
Voilà pourquoi les premières années de cette série ont vu des Micra être en piste, car ces dernières pouvaient être acquises, prêtes pour la compétition, pour environ 20 000 $. Aujourd’hui, on parle du double avec la Sentra, mais on découvre aussi un modèle plus puissant qui permet de pousser l’expérience pilotage un peu plus loin.
N’empêche, l’idée a été de conserver la voiture la plus originale possible afin de s’assurer de retrouver un plateau où les pilotes profiteraient de montures similaires. En fait, les équipes peuvent ajuster deux éléments pour se démarquer, le reste appartenant au pilote, explique Jacques Deshaies : « ils doivent déterminer eux-mêmes la pression d’air pour leurs pneus et ils ont aussi la possibilité d’ajuster la courbure (camber), soit l’inclinaison du pneu par rapport à la surface. »
Quant aux modifications apportées, nous nous sommes entretenus avec Carl Hermez de Motorsports In Action. Voici, en substance, ce que ce dernier nous a confié à propos du travail de développement qui a été effectué sur la Sentra, en pleine pandémie, faut-il le préciser.
« Le but, c’était de réduire au maximum les coûts pour offrir une voiture de course abordable. Du travail devait être fait pour que la performance soit au rendez-vous, tout de même. »
Voilà pourquoi la Sentra de course hérite des freins de la version NISMO de la 370Z (avec l’ensemble Sport). À l’arrière, on a opté pour les freins à disques de la Z, plutôt que pour les tambours de la Sentra de base, on le comprendra. Quant à la suspension, elle a été développée afin que la voiture colle au maximum à la route. Pour ce qui est de l’échappement, une unité de performance s’insère à partir du catalyseur pour se rendre à l’arrière, ajoutant au passage quelques chevaux, tout en modifiant la musique émise par la voiture. Pour ce qui est de roues, on roule sur des pneus lisses.
À bord, on reconnaît une partie de la planche de bord de la Sentra, notamment à la console centrale et où se trouve le sélecteur de rapports, mais on est entouré par une cage de protection en plus de retrouver un volant amovible devant nous. On repose bien sûr dans un siège de course. Fait amusant, la caméra de recul est active en permanence et sert de rétroviseur. Un coupe-circuit électrique a aussi été ajouté pour pouvoir tout couper en cas d’incident.
Au volant
Ce qu’on remarque derrière le volant, c’est qu’on vit une expérience qui ne ressemble en rien à celle qui livre la Sentra pour la route. On reconnaît la sensation de la boîte de vitesse, toutefois, inchangée. La puissance de la mécanique est aussi la même à quelques chevaux près, ce qui nous place en terrain familier. La grande différence, c’est bien sûr la façon dont la direction se comporte, et aussi la façon dont la voiture colle à la route.
Et, autre fait intéressant, il ne faut que quelques tours pour commencer à se sentir à l’aise avec la Sentra de course ; sa conduite est rassurante. La présence de Valérie Limoges, une des pilotes régulières de la série, l’était aussi, elle qui nous a accompagnés lors de nos tours de piste.
Ce que je peux vous confirmer, c’est que ce contact avec la voiture donne envie de suivre les prochaines épreuves avec encore plus d’intérêt, à commencer par celles qui vont servir d’amuse-bouche aux spectateurs de la Formule 1 le week-end prochain. Comme spectateur, il est toujours intéressant de voir en piste des voitures qui jouent à armes égales, ce qui est tout sauf le cas en Formule 1.
Notez que les courses de la Coupe Nissan Sentra sont diffusées en direct sur la page Facebook de la série. Ça vaut le coup d’œil.