Il y a quelques semaines, on apprenait que Jeep supprimait quelque 1100 emplois à l’usine où est produite la camionnette Gladiator. La raison est simple ; les ventes sont en chute libre.
Lorsque le modèle a été présenté pour l’année 2020, on savait qu’il allait faire un tabac et bien se vendre. Cependant, on savait aussi que l’engouement pouvait s’estomper rapidement. Voilà le genre de véhicule qui a tendance à séduire rapidement, mais une fois les acheteurs conquis comblés avec leurs achats, il est plus difficile d’en convaincre d’autres.
Des défauts qui font mal
Le Gladiator est un produit unique, singulier… et il n’est pas donné. Au départ, ses qualités ont supplanté ses défauts, mais après pratiquement cinq années sur le marché, les défauts semblent s’imposer, ce qui explique le ralentissement, qui a les conséquences que l’on connaît.
Selon les analystes du marché, le Gladiator est aujourd’hui paralysé en raison de son prix élevé et son statut de véhicule de niche.
Au départ, comme on le mentionnait, les ventes ont été très bonnes. Comme le rapporte le site Automotive News, de 2020 à 2022, le modèle s’est vendu en moyenne à raison de quelque 82 000 exemplaires par année aux États-Unis. En 2021, c’était 90 000 unités qu’on livrait, un record. Le Gladiator se hissait alors à la troisième place des ventes dans la catégorie des camionnettes de taille intermédiaire, derrière le Toyota Tacoma et le Chevrolet Colorado.
Depuis, ça va moins bien. En 2023, 55 188 unités seulement ont trouvé preneur et depuis le début de 2024, nous en étions à 32 670 livraisons à la fin du mois de septembre, ce qui fait qu’on se dirige vers quelque chose comme 44 000 ventes pour l’année.
Voilà pourquoi, en janvier 2025, l’une des deux équipes responsables de la fabrication du modèle sera remerciée, afin de réduire les stocks du modèle qui s’accumulent dans certaines concessions. Il est crucial d’aligner le niveau de production sur celui des ventes.
Du renfort ?
Ce qu’on déplore du côté syndical, c’est que la compagnie n’ait pas introduit plus rapidement la version hybride rechargeable 4xe, qui est prévue pour 2025. Cette dernière connaît un succès fou avec le cousin du Gladiator, le Wrangler.
La question demeure, toutefois ; est-ce que les gens qui voulaient absolument un Gladiator ont procédé à son achat, ce qui fait que le modèle sera plus difficile à vendre à partir de maintenant ? Le Gladiator est cher. Oui, il propose des compétences hors route supérieures à la moyenne, mais est-ce ce que l’acheteur dans ce segment recherche d’abord et avant tout ? Si le consommateur typique de produits Jeep est prêt à payer pour les capacités, celui qui souhaite simplement une camionnette intermédiaire risque de regarder ailleurs.
On pourrait finalement se retrouver avec un modèle de collection entre les mains.
En 2024, Jeep a apporté quelques mises à jour à son modèle, notamment avec un plus grand écran multimédia (12,3 pouces), ainsi que le système UConnect 5.
Pour 2025, on a droit à des réductions de prix. Tout passe peut-être par là, car une facture plus alléchante peut avoir des effets magiques.
Il faudra voir si les gestes posés auront un effet sur les ventes, et si la variante 4xe va permettre de renverser la vapeur. Sinon, on pourrait bien avoir devant nous un modèle qui ne sera proposé que sur une seule génération.
Le Wrangler demeure un produit de niche et se veut mythique. Le Gladiator est vu comme une version camionnette de ce dernier. Garantir sa pérennité représente un défi plus grand pour le constructeur.
Contenu original de auto123.