Après une grève de la faim de 12 jours l’automne dernier, Alexe Frédéric Migneault pourra finalement participer à un processus de médiation avec la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) dans le dossier de marqueur de sexe X.
Qu'est-ce que le marqueur de sexe X? Il y a le marqueur de sexe «M» pour masculin, «F» pour féminin et il y a des personnes non-binaires comme Alexe Frédéric Migneault qui voudraient pouvoir avoir sur leur document officiel la lettre X.
Alexe Frédéric Migneault, personne non-binaire, est en studio avec Patrick Lagacé pour expliquer la situation, notamment qu'il veut pouvoir recevoir des soins de manière respectueuse.
«Si je demande à ce que ma mention de sexe soit X, c'est parce que pour moi, le fait d'avoir un sexe masculin ou un sexe féminin sur mes papiers, ça me cause du mégenrage, ce qui est légèrement désagréable. C'est-à-dire, de me parler d'une façon qui ne respecte pas mon identité de genre. C'est-à-dire, par exemple, de me parler au féminin, alors que c'est les prénoms masculins que je préfère.
«Puis, ça me permet dans le fond de m'afficher tel que je suis, sans me confiner à une des deux catégories qui me rejoignent pas, qui perpétuent des stéréotypes. Surtout quand on pense que j'ai un marqueur de sexe. C'est quelque chose qui a énormément de répercussions indirectes sur la façon dont les gens me traitent et sur les services que je reçois.»
-Dans une entrevue à La Presse, vous avez revendiqué votre droit à l'indifférence. Qu'est-ce que c'est?
«Je revendique le droit de passer inaperçu, en fait. Parce que le marqueur de sexe qui est en ce moment sur mes papiers ne me fait pas passer inaperçu. Quand les gens le voient, les gens sont inconfortables, les gens font le saut, les gens me posent des questions. Alors moi, tout ce que je demande, c'est que mon marqueur de sexe soit reconnu comme étant tout aussi valide que «F» et «M» et qu'il me permette de recevoir les services sans que j'aie besoin d'expliquer la totalité de mon existence deux fois et demie à des réceptionnistes qui en ont rien à faire.»
On l'écoute...