Quelle crédibilité accorder au Service fédéral de sécurité (FSB) de la Russie qui accuse l'Ukraine et l'Occident d'avoir facilité l'attentat survenu à Moscou le 22 mars dernier?
Écoutez l'analyse de l'ancien diplomate et professeur à l’École supérieure d’affaires publiques et internationales (ESAPI) de l’Université d’Ottawa Ferry de Kerckhove.
Toute l’énergie mise à traquer les Russes qui ne pensent pas comme Vladimir Poutine empêche-t-elle le FSB de lutter contre les ennemis extérieurs?
«C'est indéniable que le FSB, pour l'instant, a des problèmes de renseignement et de contre-renseignement. Il y a des problèmes de sécurité majeurs. Mais le problème, c'est que le pays a toujours été au fond un pays profondément entre les mains de services secrets, d'une manière ou d'une autre, depuis Pierre Le Grand jusqu'à nos jours. Alors c'est très difficile de décoder exactement ce qui se passe.
«Mais il faut tenir compte de l'évolution de la Russie et de la façon dont Poutine, lui-même un ancien gars du KGB, a finalement fait de son pays un État policier. Mais c'est évident que les gens du FSB sont à la fois des responsables de la sécurité, mais ils sont aussi l'élite autour de Poutine parce qu'ils ne se rapportent véritablement qu'à Poutine lui-même. Ils ont une autorité totale et je crois que les milliardaires passent par eux. Alors je crois que c'est une gang de gens totalement pas recommandables...»