L'actualité internationale se trouve au cœur des chroniques de Philippe Léger depuis le début de l'été. C'est pourquoi le coanimateur souhaitait discuter avec un expert en la matière, ce samedi, à l'émission Même le week-end.
Écoutez son entrevue avec Jocelyn Coulon, journaliste, politologue et chercheur au Centre d’études et de recherches internationales de l’Université de Montréal, qui vient de publier Le cours de l’Histoire, des mémoires dans lesquelles il partage sa vision d'un monde qui a bien changé selon lui.
«On est dans une recomposition de l'ordre international. Il y a très longtemps il y avait deux blocs; d'un côté l'Ouest avec les États-Unis et de l'autre côté l'Est avec l'Union soviétique. Quand l'Union soviétique s'est effondrée, cet aspect est tombé. On est rentré dans un monde unipolaire, avec les États-Unis qui dominaient le monde. Mais, ce n'est pas une domination qui a duré longtemps parce qu'au moment même où le bloc de l'Est s'effondrait, d'autres puissances émergeaient sur la scène internationale. Aujourd'hui, on est dans un monde qui se recompose autour de ces nouvelles puissances.»
Il explique que l'émergence de pays comme le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde, la Turquie, l'Indonésie et bien d'autres, retire peu à peu le poids important des États-Unis et fait «perdre un peu le pied» de l'Occident dans le système international.
«Les anciennes colonies françaises en Afrique sont de plus en plus indépendantes du gouvernement français et sont alignées sur d'autres puissances. C'est ce que les Indiens appellent le multialignement. C'est-à-dire qu'on choisit ses références, on choisit ses alliances selon nos intérêts.»