Après avoir purgé 18 ans de prison et avoir dû respecter des conditions strictes de libération, pour deux meurtres survenus en 1978, Claude Paquin devait finalement subir un nouveau procès afin qu'il puisse prouver qu'il n'avait jamais commis les meurtres qu'on lui reprochait il y a 40 ans.
La Couronne n’a toutefois jamais pu présenter de preuve solide dans le dossier et a finalement abandonné les poursuites. Maintenant âgé de 81 ans, Claude Paquin est finalement acquitté et complètement libre.
Écoutez Bénédicte Lebel qui est en compagnie du principal intéressé et de l'avocat Nicholas St-Jacques, qui discutent du long combat de M. Paquin afin de faire triompher son innocence.
«Dès que j'ai été trouvé coupable le lendemain, je me suis dit: "Ça ne peut pas arriver. J'étais comme gelé. [...] Mais il n'y a rien à faire. Il faut suivre. Les questions arrivent, la détention et tout ça. Mais par contre, je me suis toujours dit: "Je vais me battre". J'ai pensé au suicide, mais après réflexion, j'ai dit: "Non, je vais me battre. Je suis là, moi, je le sais que je ne l'ai pas fait!" Je ne le croyais pas. Ça me gênait de me faire trouver coupable de meurtres que je n'ai pas commis. Alors j'ai dit: "Je vais me battre!" Je n'avais pas le choix. C'était me battre ou me suicider.»
Maître St-Jacques explique par ailleurs le processus ayant mené à l'acquittement et évoque la possibilité d'un recours éventuel pour dédommagement.
«Il y a des recours dans la mesure où on est capable de démontrer une conduite répréhensible de l'État. Alors, il faut qu'il y ait, faute de l'État et éventuellement un dommage. Le dommage ici, je pense que c'est assez évident. [...] Par contre, là on est en train justement de savourer un peu le moment avec Monsieur Paquin. C'est quelque chose qu'on va discuter très prochainement.»